Cette année marque un grand virage dans ma carrière d’artiste. D’une part mes activités en aviation touchent tout doucement à leur fin : j’ai l’allure d’un ptérodactyle, dans le domaine ! Me trouver face à des élèves adultes qui ne savent pas ce qu’est un telex ou n’imaginent pas calculer leur position avec un sextant (j’y ai échappé de peu!), ça fait drôle ! D’autre part je trouve la vie d’artiste qui essaie de vendre ses créations est décevante et j’ai envie d’un rôle plus actif dans la société, pour mieux répondre aux besoins des temps très spéciaux qu’elle traverse.
Me voilà installée dans le beau Condroz depuis 12 ans déjà, j’ai plafonné, peint, fabriqué mes meubles, aménagé le jardin, le potager, les arbres fruitiers, le poulailler. Maintenant j’ai récupéré les deux étages supérieurs de la maison pour y étendre l’atelier et y proposer des activités sous forme de stages dans différentes disciplines artisanales que j’ai pratiquées dans ma vie. Dans l’ordre chronologique:
- le travail du textile depuis ma petite enfance et sans interruption: couture (jusqu’à un niveau professionnel, m’a assuré un tailleur qui voulait m’engager), tricot, tissage. Je devais avoir 4 ans quand j’ai fait mes premiers points, 6 pour la première pochette cousue et écharpe tricotée, 8 ans première machine à coudre (en photo ci-dessus: paraît il la première arrivée en Belgique vers 1900, elle est toute petite: moins de 20 cm !…)
- le jardinage depuis l’âge de 6 ans, j’avais un « petit jardin » où je soignais un cognassier du Japon et quelques fleurs
- le vitrail depuis +/- 35 ans et le verre au chalumeau depuis 15 ans
Il y a encore pas mal de travail pour aménager et équiper ce duplex: la partie atelier est opérationnelle, avec bientôt une belle terrasse où on pourra travailler au soleil; le jardin où des intéressés pourront s’initier à la culture « naturelle », et même à l’élevage de poules. Il y aura 2 chambres pour loger les stagiaires, une cuisine et salle de bains. L’endroit est magnifique, la maison passive « bio » confortable et lumineuse. On pourra y mener toutes les activités, pas seulement des stages mais aussi venir travailler à ses propres projets. J’aimerais que ce soit un lieu de rencontres, orienté vers la découverte d’une vie aux joies simples mais fondamentales. Après les années difficiles et déstructurantes que nous venons de vivre, l’artisanat, le contact avec la nature et la convivialité deviennent une nécessité vitale.
Cette après midi a eu lieu le premier stage-test avec 3 amies n’ayant aucune notion de couture. Et tout ce que je décris un peu plus haut s’est réalisé: joie de la rencontre, découverte d’un artisanat passionnant remontant aux racines de l’humanité, surprise d’avoir le plaisir de manipuler de beaux tissus, de réussir ses premières rangées de points et d’avoir plein de projets qui naissent spontanément.
Avec unun
grand plaisir, j’ai constaté qu’elles veulent devenir plus autonomes, acheter moins, raccommoder, modifier des vêtements d’occasion, bref, dans la philosophie à laquelle j’espérais mener le projet !
Je commence vraiment à y croire. Je serai connectée avec les centres existant déjà: bien sûr :
- la Spirale de Natoye, https://laspirale.be/
- les ateliers Du Busson, http://ateliersbusson.canalblog.com/
- la fabrication de bijoux de Sylvie François, https://sylviefrancois.com/
- …etc.
J’imagine une famille ou un groupe d’amis venir passer un weekend, faire un vitrail ensemble le matin, se promener l’après midi, chacun selon ses envies. Ou des réunions de discussion autour de thèmes divers. Bref, un lieu ouvert, vivant, joyeux.
Quelques photos de ce premier stage-test, copié/collé de ma page FB:
Première après midi d’initiation à la couture, ab initio.
La dernière fois que j’ai donné des cours de couture était dans les années 80 à Riyadh pour des expatriées !
Les participantes ont tout de suite accroché ! Elles veulent pouvoir adapter, réparer et customiser leurs vêtements à partir de fripes, dans l’esprit « récup' »… et faire des chouchous.
Échantillons en mains: présentation des principales sortes de tissus, d’aiguilles, de fil et l’équipement de base. La toile et le sergé n’ont plus de secret pour elles, grâce à la démonstration sur le petit métier à tisser. Quand je les ai vues plonger et fouiller dans la caisse à tissus pour choisir leur morceau, l’une bleu, l’autre beige ou gris, je me suis dit « c’est gagné ! ». Elles ont découpé une forme sympa : coeur, fleur, rectangle. En effet, il faut prendre plaisir même pour s’exercer aux différents points: et elles l’ont fait !
Sans oublier le « tea time » face au jardin, entre deux giboulées. Vivement la belle saison pour profiter de la magnifique terrasse et du jardin
Nous n’avons pas eu le temps de réaliser la pochette (2h c’est trop court!) puis analyse d’une robe à élargir pour choisir la méthode qu’on utilisera pour le faire.
Conclusion de ce test: il faut prévoir 4 heures, et le programme est au point.
D’autres stages seront organisés sur différents thèmes, à la demande. La couture est un domaine avec tellement de possibilités !
Après la photo de la pause « tea time », quelques unes de mes réalisations en couture.
J’ai réalisé une grande partie de ma garde robe. Sur la photo d’un défilé à la Spirale, je pose avec un rouleau à tapisserie, j’ai TOUT fait, même le collier en verre (sauf chaussettes et chaussures… mais j’en ai déjà réalisé dans le passé).
Photo Luc Viatour, intitulée « avez vous vu mon mari ? » https://lucnix.be/
