“Le Soir”, en 2008: le projet dans un village égyptien

CHASTRE Le projet de Bernadette Bihin 

L’art du vitrail dans la vallée du Nil

Page 11 (copie du texte)

Lundi 10 août 1998

CHASTRE Le projet de Bernadette Bihin L’art du vitrail dans la vallée du Nil

Créer un atelier de confection de vitraux et d’objets décoratifs en verre dans un village de Haute-Egypte, c’est le projet que nourrit la Chastroise Bernadette Bihin.

Un coup de coeur qui remonte à une dizaine d’années, l’art d’assembler des morceaux de verre. Adolescente, Bernadette Bihin hésita pourtant entre une carrière de violoniste et l’aéronautique. Elle opta pour cette dernière voie: après avoir piloté durant bon nombre d’années, elle est actuellement instructrice théorique à la Sabena.

Le goût pour le dessin, c’est sous d’autres cieux qu’elle l’a découvert, en autodidacte, lorsqu’elle séjourna avec sa famille en Arabie saoudite, puis elle poursuivit cette formation en Brabant wallon. Et c’est le hasard – du matériel permettant de confectionner des vitraux était à vendre – qui lui offrit l’occasion de traduire ses créations en vitraux. Avec le coup de pouce d’autres «passeurs de lumière», comme Bernard Tirtiaux, Daniel Remy et Rita Debongnie (une autre Chastroise spécialisée, elle, dans la restauration de vitraux).

Comme cette passion reste pour moi un hobby, j’essaye de maintenir l’équilibre entre la création de motifs et les commandes, confie-t-elle. Parfois, les demandes sont imprécises: je m’efforce alors de m’imprégner du style de la maison, de la pièce, de ses occupants. C’est bien davantage qu’une simple rencontre. Le sujet peut alors s’imposer de lui même, ou…prendre de long mois. Le croquis est ensuite agrandi, reproduit sur du papier épais. Vient alors le moment de la découpe des verres colorés -transparents (ou antiques) pour les fonds, opalescents pour les sujets car ils accrochent mieux la lumière. Les pièces sont ourlées d’un ruban de cuivre selon une méthode mise au point au début de ce siècle par un décorateur américain Tiffany, puis soudées entre elles. Chaque création – vitrail, tableaux, bijoux, bougeoirs, oiseaux, papillons…o ffre l’occasion de jouer avec la lumière et de choisir des teintes, ajoute la créatrice. Comme en peinture, les couleurs se modifient en fonction de leurs voisines; mais pas selon les mêmes règles puisque la lumière les traverse.

De son périple passé, Bernadette Bihin a gardé un attachement pour le Moyen-Orient. Un attachement qui a pris une forme particulièrement concrète après une rencontre avec Nabil Azer, le vice-président d’Aheb (Amitié Haute-Egypte-Belgique ou «j’aime» en arabe), une branche belge établie à Walhain (1) de l’Association de la Haute-Egypte pour l’éducation et le développement. Celle-ci compte à son actif la création d’écoles, de bibliothèques, l’organisation de cours d’alphabétisation et de soins de santé, la réalisation de microprojets ruraux d’élevage, de petit commerce et d’artisanat dans des villages de Haute-Egypte. L’association s’efforce ainsi de mettre sur pied des ateliers de formation à d’anciennes traditions artisanales locales (broderies, tableaux, fabrication de poupées…). Or, explique Bernadette Bihin;le verre est originaire du Moyen-Orient; on le trouve notamment dans les menuiseries des moucharabieh, ces balcons formant avant- corps devant une fenêtre d’où les femmes peuvent voir sans être vues. Son projet accepté par l’association, Bernadette Bihin a noué divers contacts en Egypte en avril dernier, notamment dans le village de Bayadeh, près de Minieh, entre Le Caire et Assiout. J’y enseignerai la technique quelques semaines par an; d’autres, sur place, prendront le relais, explique-t-elle. J’y apporterai le matériel de base. Quant au verre, des souffleurs artisanaux pourraient le fournir sur place. J’ai confiance en l’imagination locale.

C. M.

photo égypte

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